Nouvelles des missions Madagascar

Octobre et novembre 2011

Deux membres d’HSF-France sont allés, à titre privé, à Madagascar en octobre
et novembre derniers et ont rencontré les membres d’HSF-Madagascar : Le
Docteur Martine Durand Jullien et le Docteur Edouard Broussalian

Commentaires enthousiastes du Docteur Martine Durand Jullien

« J’ai rencontré le président d’HSF-Madagascar : le Docteur Rakotoniaina au
siège d’HSF-Madagascar, où, à ma grande surprise, m’attendaient tous les
membres du CA de l’association.

Il y avait :

  • Dr Vololoniaina Ramamonjisoa, conseillère, formatrice, médecin homéopathe
  • Dr Tahiry Ranaivoson, conseiller, étudiant en homéopathie et qui travaille
    pour la société Homéopharma (Homéopharma est une chaîne de magasins qui
    distribue surtout des huiles essentielles et des plantes médicinales mais pas
    forcément de l’homéopathie d’où une certaine confusion avec le nom, ce sont
    des magasins très répandus)
  • Dr Roland Rakotoarimanga trésorier, médecin homéopathe et chirurgien
    dentiste
  • Dr Narisoa Rakotoniaina, président, médecin homéopathe, formateur
  • Dr Nicole Ramananirina, trésorière adjointe, médecin homéopathe
  • Dr Marco Aimé Rakotoniaina, conseiller, médecin, étudiant en homéopathie,
    exerçant en cabinet privé.

Dans un 1er temps, nous avons parlé de l’organisation de leur enseignement,
ils proposent 2 sessions par an : seuls les médecins, pharmaciens ou dentistes
peuvent suivre l’enseignement ; ils ont des thérapeutes qui viennent de toute
l’île.

J’ai échangé sur mon expérience au Bénin
Ils désirent depuis longtemps ouvrir un dispensaire de soins en homéopathie
mais ce qui les freine c’est le local et surtout son fonctionnement, il n’y aurait
pas de problème pour assurer des consultations bénévoles.
Le Dr Rakotoniania Marco Aimé travaille sur la communication pour obtenir
une reconnaissance, une véritable enseigne de l’homéopathie, le nom étant
déjà en partie récupéré par la société Homeopharma.
Bien sûr ils sont très en manque de livres et sont très demandeurs de répertoires
et matières médicales, de matériel de bureau (photocopieuse, imprimante)
L’accueil était particulièrement chaleureux et nous nous sommes quittés, il
faisait nuit.... et pour moi vivre ces moments d’amitié et de partage au bout du
monde, à l’autre bout de notre monde, c’est être transportée dans un monde
sans frontières où l’on parle la même langue, constat que l’homéopathie est
universelle. »

Docteur Martine Durand Jullien - Marseille (83)

Compte rendu du séjour à Madagascar du Docteur Edouard Broussalian en octobre/novembre 2011.

« Les Docteurs Mamy Ralatafika, Nary Rakotoniaina, et Solofo Rajaosarafa ont
connu initialement l’homéopathie pluraliste. Sur Internet, nos trois complices
ont jeté dès le début 2000 leur dévolu sur le contenu de Planète Homéo (qu’ils
ont littéralement dévoré, malgré toutes les difficultés techniques de l’époque
pour parvenir à se connecter depuis leur pays). Ils m’ont convié une première
fois à Madagascar en 2005 pour leur donner un enseignement.

Je trouvais à l’époque une petite équipe d’une douzaine de passionnés, et
j’étais déjà frappé par leur ardeur au travail et leur capacité d’apprentissage.

Lors de ce nouveau voyage, c’est pratiquement une trentaine de personnes
(médecins, dentistes, vétérinaires) qui ont assisté aux cours donnés presque
tous les matins dans une salle de l’hôpital de Tananarive durant deux semaines ;
c’est dire ma joie de constater combien le groupe, aidé par HSF-France s’est
développé ! De nombreux amis, encore pluraliste à l’époque de ma première
visite, comme la Docteur Ramialisoa Sahoby m’ont dépeint avec enthousiasme
combien leurs résultats étaient merveilleux depuis que leur pratique avait changé.

L’après midi était le moment tant attendu des cas cliniques.
C’est une chose essentielle dans ma perception de l’enseignement de l’homéopathie
que de renouer avec cette clinique qui nous a tant fait défaut dans
le passé.
Dans une pièce pourtant grande, mais de plus en plus pleine à craquer au fil
des jours, on me présentait cas sur cas. J’ai essayé chaque fois d’être le plus
pédagogique possible dans l’anamnèse, en tentant de faire trouver à l’assistance
les symptômes rares et caractéristiques.

Par dessus tout, je me suis attaché à leur montrer comment démarrer un cas
grâce aux symptômes les plus récents, qui témoignent de la dernière strate
active. Bien souvent tout le monde parvient à voir le « gros » médicament chronique dont les signes restent saillants depuis des années, mais la finesse de l’art consiste à déterminer si ces signes sont toujours ceux de la strate active, et toujours il faut commencer par le médicament adapté au groupe de symptômes
nouvellement apparus. Ainsi de nombreux enchaînements de médicaments
sont devenus apparents à nos auditeurs. Bien sûr les classiques Nux-v suivi
de Sepia ou de Sulfur, mais aussi Argentum nitricum avant Lyssin, Hyosciamus
avant Calcarea carbonica, etc.

Nous avons aussi travaillé la notion de prescrire sans préjugé. Par exemple,
dans un cas d’hépatite aigue Lycopodium puis Rhus-tox avaient été prescrits
parce que l’idée de la pathologie dominait, alors que le patient lui-même avait
besoin de Pulsatilla. Malgré le recul limité, nous avons pu observer déjà de
nombreux résultats qui ont stimulé à leur tour l’intérêt de l’assistance et démontré
que l’homéopathie agit toujours très rapidement. Il serait fastidieux
d’en faire la liste ici, je cite pêle-mêle une paralysie d’un membre supérieur
presque guérie par Agaricus 50m en 3 semaines, une pleurésie métastatique
sur carcinome pulmonaire parfaitement contrôlée avec Bryonia 200, un bégaiement
handicapant depuis l’enfance chez un homme adulte jeune soulagé à plus
de 80% avec une première prise d’Aconit 50m, etc…

On fait parfois le reproche à l’homéopathie classique de ne pas être exploitable
pour traiter les masses de patients comme on en voit à Madagascar ou en Haïti.
Cette vue est erronée et résulte d’une mauvaise pratique de l’homéopathie
dont les consultations ne doivent jamais excéder 15 à 30 minutes même dans
la quiétude d’un cabinet occidental. Nous avons pu en faire la preuve avec
l’excellente Dr. Antoinette Andrianasolo qui nous a menés dans son village natal
(à 150 km de Tana, soit 12 heures de trajet en 4x4, dans des conditions épiques)
où elle a créé un dispensaire. Malgré le manque d’entraînement de nos étudiants,
nous avons pu traiter dans la matinée plus de 50 personnes grâce à la
technique du « bas en haut » qui consiste à partir d’un signe bien caractérisé à
remonter aux signes généraux du patient. Normalement un médecin habitué
à l’exercice peut prescrire pour 100 personnes par jour avec une redoutable
efficacité.

Les structures HFS Mada et Planète Homéo Mada comptent désormais dans
leurs rangs des médecins de très haut niveau comme on en rencontre rarement
en Europe. Nos amis sont en train de faire reconnaître officiellement la pratique
de l’homéopathie telle qu’elle est définie dans l’Organon.

La difficulté de se fournir en médicaments va se résorber d’une part parce que
tous les membres du groupe vont pouvoir utiliser la diluthèque que je leur ai
livrée (1m et 10m de Fincke) et surtout parce le seul distributeur, Homéopharma,
avec qui nous avons le plaisir d’entretenir désormais des relations amicales
au plus haut niveau, va se mettre aux hautes dynamisations.

Le projet d’un dispensaire homéopathique va maintenant pouvoir avancer à
grand pas. Nous pourrons y traiter en pratique privée payante les plus riches,
ce qui permettra d’assurer l’autonomie financière de la future structure, mais
surtout soigner les nombreux patients démunis. Ainsi nous disposerons d’un
enseignement clinique permanent où malgaches et européens pourront venir
se former. Par ricochet, la médecine homéopathique en France risquera de
faire aussi un bond en avant.

Pour conclure, nos amis sont des gens autonomes, motivés et très demandeurs.
Nous ne serons pas déçus du fruit de nos efforts communs dans les années
à venir. Imaginez que rapidement la communauté homéopathique malgache
en arrivera au point d’expérimenter les propriétés des innombrables plantes
médicinales locales et enrichira d’un trésor supplémentaire notre matière médicale
tout en évitant le pillage des grandes firmes pharmaceutiques aux abois.

Dans les prochains mois, Planète Homéo va se transformer en WebTv. Des
émissions en direct où tout le monde pourra intervenir, seront diffusées pour
propager l’homéopathie. Les amis malgaches se joindront à nous, affirmant
ainsi leur présence désormais incontournable dans le monde francophone.
Bravo Mada ! »

Docteur Edouard Broussalian - Genève