Devant la décision économique de certains laboratoires homéopathiques de réduire drastiquement le nombre de souches, dilutions et formes disponibles, le SNPH, Syndicat National de la Pharmacie Homéopathique, a écrit une lettre ouverte aux fabricants :
Le SNPH collège officinal demande aux laboratoires homéopathiques français et notamment au premier d’entre eux, de s’engager à fournir aux pharmaciens d’officine qui préparent les souches indispensables à combler le vide créé par leur décision d’en restreindre la délivrance.
L’homéopathie est par définition une médecine individualisée nécessitant un large éventail de souches, de dilutions et de formes pour pouvoir s’adapter à tous les cas de figure qu’elle entend traiter.
Restreindre drastiquement celles-ci revient à aller à l’encontre même des fondements de l’homéopathie et à entraver sa bonne pratique médicale.
Or, dans un futur proche, la France, pourtant leader mondial de l’homéopathie, ne proposera plus qu’un nombre limité de souches, formes et dilutions alors que l’obligation d’avoir des enregistrements homéopathiques n’entraine pas automatiquement une restriction des dilutions et des formes des souches concernées.
Seules des contingences économiques président à ces restrictions.
De plus, en 2013 cette économie de production a entraîné une forte augmentation des prix des préparations magistrales en sous-traitance se répercutant sur nos patients, augmentation certes difficile à accepter en période de crise mais pourtant justifiée par les coûts de fabrication. Les préparations homéopathiques sont donc viables économiquement.
Pour la branche officinale du SNPH il semble éthique que toutes les dispositions soient prises par les laboratoires institutionnels pour permettre aux pharmaciens qui en ont le savoir faire de combler le vide créé par leurs décisions et ainsi répondre aux demandes des médecins et des patients face à l’appauvrissement des souches.
Ces dernières années, le Syndicat National de la Pharmacie Homéopathique a toujours défendu la préparation magistrale et a largement contribué à l’adaptation du métier aux contraintes normatives actuelles. C’est précisément pourquoi les officinaux peuvent répondre en toute sécurité à une demande que le leader du marché ne veut plus satisfaire.
Plus que jamais le pharmacien d’officine qui prépare l’homéopathie a son rôle à jouer. Mais pour cela il a besoin de la collaboration des laboratoires institutionnels pour l’obtention des souches de base. Sans cette collaboration il lui sera impossible de remplir cette mission indispensable à la pratique d’une homéopathie de qualité.
C’est pourquoi le SNPH collège officinal demande aux laboratoires homéopathiques français notamment au premier d’entre eux, de s’engager à fournir aux pharmaciens d’officine qui préparent ces souches indispensables. Faute de quoi ils porteront seuls la responsabilité de l’appauvrissement de cette pratique et l’impossibilité pour les patients d’avoir accès à leurs traitements.
Didier Le Bail
Vice Président du SNPH collège officinal