L’homéopathie est efficace d’après un rapport fédéral suisse

L’Homéopathie est efficace d’après un rapport fédéral suisse.

Il s’agit de la plus vaste étude jamais réalisée par une entité officielle sur l’homéopathie. Et elle a conclu non seulement que l’homéopathie est efficace, mais également qu’elle est beaucoup plus économique que la médecine conventionnelle.
Ce Rapport du Gouvernement Suisse remis en 2006 a été publié sous forme de livre en 2011.Nous en reproduisons ci-dessous une synthèse par Dana Ullmann, MPH homéopathe à Berkeley en Californie (USA) et auteur de plusieurs ouvrages sur l’homéopathie.

Rapport remarquable du Gouvernement Suisse concernant la médecine homéopathique : Extraits

par Dana Ullman Traduction : J.M. Danze (mars 2012)

« Le Gouvernement Suisse a une longue histoire largement respectée de neutralité. C’est pourquoi les rapports de ce gouvernement concernant des sujets controversés doivent être plus sérieusement pris en compte que des rapports émanant d’autres pays plus fortement influencés par les contingences économiques et politiques présentes.
Lorsqu’on considère que deux des cinq plus importantes sociétés pharmaceutiques du Monde ont leur quartier général en Suisse on pourrait supposer que ce pays pourrait avoir un intérêt puissant et des incitants vis-à-vis de la médecine conventionnelle, mais ces suppositions s’avèrent fausses.
Au cours de la fin de l’année 2011, le Rapport du Gouvernement Suisse concernant la Médecine Homéopathique représente l’évaluation la plus complète de la médecine
homéopathique jamais rédigée par un gouvernement et elle vient d’être publiée en langue anglaise sous forme de livre [Bornhoft and Matthiessen, 2011].
Ce rapport révolutionnaire affirme que l’homéopathie est à la fois efficace et bon marché et que les traitements homéopathiques doivent être remboursés par le programme national suisse d’assurances de santé.
L’enquête du Gouvernement Suisse concernant les traitements par homéopathie, par médecines complémentaires et alternatives (CAM) a résulté en Suisse, de la demande importante et de l’usage largement répandu des médecines alternatives conjointement à la médecine conventionnelle. Ceci, non seulement au niveau des consommateurs, mais aussi des médecins.
Approximativement, la moitié de la population suisse utilise des traitements de
médecine alternative et les apprécie. De plus environ la moitié des médecins suisses jugent lestraitements par médecines alternatives efficaces. Ce qui est probablement plus significatif,c’est que 85 % de la population suisse demande que les thérapies par médecines alternatives fassent partie du programme des assurances de santé de leur pays.
C’est pourquoi il n’est pas surprenant que plus de 50 % de la population suisse
consultée préfèrent un hôpital qui offre des traitements par médecines complémentaires à un hôpital qui se limite à des soins de médecine conventionnelle.
Au début de 1998, le Gouvernement Suisse a décidé d’étendre son assurance nationale de santé en y incluant certaines médecines alternatives complémentaires comprenant la médecine homéopathique, la médecine chinoise traditionnelle, la phytothérapie, la médecine anthroposophique et la neural-thérapie.
Ce remboursement était provisoire jusqu’à ce que le Gouvernement Suisse ait diligenté une étude extensive concernant ces traitements, afin de
déterminer s’ils sont efficaces et à des prix accessibles.
Le remboursement provisoire de ces traitements alternatifs a pris fin en 2005, mais il résulte de l’étude actuelle que le programme suisse d’assurances de santé a recommencé à rembourser les traitements homéopathiques et a fait une sélection parmi les traitements alternatifs.

En fait, un référendum national au cours duquel plus des 2/3 des votants ont appuyé l’inclusion de la médecine homéopathique et d’une sélection de traitements alternatifs dans le programme d’assurances nationales de santé suisse a fait que les médecines complémentaires et alternatives sont intégrées dans la
constitution de ce gouvernement [Dacey, 2009 ; Rist, Schwabl, 2009].

L’Evaluation des Technologies de Santé du Gouvernement Suisse

L’Evaluation des Technologies de Santé concernant la Médecine Homéopathique est
beaucoup plus complète que tous les autres rapports gouvernementaux antérieurs rédigés jusqu’ici sur ce sujet. Ce rapport ne passe pas seulement soigneusement en revue de manière complète le corpus de preuves d’essais cliniques en double aveugle, randomisés et contrôlés contre placebos ayant servi à tester l’homéopathie, mais il évalue également "l’efficacité réelle au niveau mondial" ainsi que la sécurité et le coût réel. Le rapport a également mené une revue très complète du vaste corpus de recherches pré-cliniques (recherches physiobiochimiques, études botaniques, études sur animaux et études in vitro sur des cellules humaines).
Ce rapport a également évalué les revues systématiques et les méta-analyses, les
résultats d’études ainsi que les recherches épidémiologiques.
Cette revue a soigneusement évalué les études menées à la fois en termes de qualité du modèle et de l’exécution (appelée"validité interne") et la manière dont chacune pouvait s’adapter à la pratique commune de l’homéopathie (appelée "validité externe").
Le sujet de la validité externe est d’importance particulière parce que certains scientifiques et médecins ont mené des recherches sur l’homéopathie avec une compréhension très faible, voire nulle, de ce type de médecine
(certaines études ont testé un médicament homéopathique rarement utilisé dans les conditions du test, tandis que d’autres ont utilisé des médicaments non communément indiqués pour des patients spécifiques). Lorsque de telles études ont montré inévitablement que le médicament homéopathique "n’agissait pas", l’évaluation réelle et précise devait être que ces études étaient mises au point pour discréditer l’homéopathie… ou simplement, que l’étude était un test exploratoire qui tentait d’évaluer les résultats d’un nouveau traitement (les essais exploratoires de cette nature ne sont pas censés prouver ou désapprouver le concept de
l’homéopathie, mais seulement d’évaluer un traitement spécifique pour une personne répondant à des conditions spécifiques).
Après avoir évalué les recherches pré-cliniques de base et la haute qualité des études cliniques, le rapport suisse a affirmé que les hautes dynamisations (hautes dilutions) homéopathiques semblent induire des effets régulateurs (c’est-à-dire des effets rééquilibrants ou normalisants) et des modifications spécifiques dans les cellules ou les organismes vivants.
Le rapport mentionne également que 20 parmi les 22 revues systématiques de recherches cliniques destinées à tester les médicaments homéopathiques ont au moins détecté une tendance en faveur de l’homéopathie [Bornhöft, Wolf, von Ammon et al. 2006].
Le rapport suisse a trouvé un corpus particulièrement puissant de preuves pour
conforter le traitement homéopathique des infections des voies respiratoires supérieures et desallergies respiratoires. Le rapport cite 29 études dans "Upper Respiratory Tract Infections /Allergic Reactions" parmi lesquelles 24 études ont révélé un résultat positif en faveur de l’homéopathie.
De plus six études contrôlées sur sept, qui ont comparé les traitements
homéopathiques avec des traitements en médecine conventionnelle ont montré que l’homéopathie est plus efficace que les interventions en médecine conventionnelle (l’autre essai a trouvé que les traitements homéopathiques sont équivalents aux traitements en médecine conventionnelle). Tous ces résultats obtenus grâce à des traitements homéopathiques, se sont révélés sans les effets indésirables communs aux traitements par médicaments conventionnels. Dans l’évaluation des seuls essais randomisés, contrôlés contre placebos, 12 études sur 16 ont montré un résultat positif en faveur de l’homéopathie.
Les auteurs du Rapport du Gouvernement Suisse reconnaissent qu’une partie de
l’ensemble de la revue des recherches comprenait une revue négative de recherches cliniques en homéopathie [Shang et al., 2005]. Cependant les auteurs ont noté que cette méta-analyse avait été largement et sévèrement critiquée à la fois par les défenseurs et les adversaires de l’homéopathie. Le rapport suisse a noté que l’équipe Shang n’a même pas adhéré aux lignes directrices QUORUM, lesquelles sont des normes largement reconnues pour les rapports scientifiques [Linde, Jonas, 2005].
L’équipe Shang a initialement évalué 110 essais cliniques homéopathiques et a ensuite tenté de les comparer avec 110 essais confrontés avec la médecine conventionnelle. Shang et son équipe ont déterminé qu’il y avait 22 études
homéopathiques de "haute qualité", mais seulement 9 études de "haute qualité" en médecine conventionnelle. Plutôt que de comparer ces études de haute qualité (qui auraient montré un résultat positif en faveur de l’homéopathie), Shang et son équipe ont créé des critères pour ignorer une majorité d’études homéopathiques de haute qualité, inventant ainsi un support à leur hypothèse originale et aux biais consistant à affirmer que les médicaments homéopathiques ne peuvent pas être efficaces [Lu_dtke, Rutten, 2008].
Le rapport suisse note aussi que David Sackett, M.D., le médecin canadien qui est
largement considéré comme un des pionniers de pointe dans "la médecine basée sur des preuves", a exprimé de sérieuses réserves à propos de ces chercheurs et médecins qui considèrent les essais randomisés et en double aveugle comme les seuls moyens de déterminer si un traitement est efficace ou non. Pour comprendre cette affirmation, on devrait reconnaître que virtuellement toutes les procédures chirurgicales seraient "non scientifiques" ou "non prouvées" parce que bien peu d’entre elles ont subi des essais randomisés en double aveugle.
A mon point de vue, pour qu’un traitement puisse être considéré comme "efficace", ou "prouvé scientifiquement", une évaluation beaucoup plus compréhensible de ce qui agit et de ce qui n’agit pas est requise.
Finalement, le Rapport du Gouvernement Suisse concernant l’homéopathie représente une évaluation de l’homéopathie qui inclut une évaluation d’essais randomisés en double aveugle ainsi que d’autres corpus de preuves, lesquels, tous ensemble amènent le rapport à conclure que les médicaments homéopathiques sont en effet, efficaces. »

Références :

  • Bornhoft G., Gudrun and Matthiessen P.F., Peter F. "Homeopathy in Healthcare : Effectiveness, Appropriateness,
    safety, Costs", Goslar, Springer Verlag, Germany (2011). http://rd.springer.com/book/10.1007/978-3-
    642-20638-2/page/1 (Cet ouvrage est actuellement disponible auprès du Bureau allemand de l’éditeur Springer et
    il sera disponible via le bureau américain ainsi que chez des libraires particuliers en février 2012.
    N.B. Lorsque des faits spécifiques sont indiqués dans l’article précédent mais n’y sont pas référencés, ils sont
    extraits de cet ouvrage.
  • Bornhoft G. Wolf U., von Ammon K., Righetti M., Maxion-Bergermann S., Baumgartner S., Thurneysen A.E.,
    Matthiessen P.F. "Effectiveness, safety and cost-effectiveness of homeopathy in general practice – summarized
    health technology assessment." Forschende Komplementärmedizin ; 13, Suppl. 2, pp. 19-29 (2006).
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16883077
  • Dacey, Jessica "Therapy supporters roll up sleeves after vote", Swissinfo.ch, May 19 (2009).
    http://www.swissinfo.ch/eng/politics/Therapy_supporters_roll_up_sleeves_after_vote.html?cid=670064.
  • Linde K., Jonas W. "Are the clinical effects of homeopathy placebo effects ? " The Lancet, 36:2081-2082.
    doi:10.1016/S0140-6736(05)67878-6.
  • Lu_dtke R., Rutten A.L.B. "The conclusions on the effectiveness of homeopathy highly depend on the set of
    analysed trials", Journal of Clinical Epidemiology, October 2008. doi : 10.1016/j.jclienpi.2008.06/015.
    http://www.jclinepi.com/article/S0895-4356(08)00190-X/abstract
  • Rist L. Schwabl H. : "Komplementärmedizin im politischen Prozess", Schweizer Bevölkerungstimmt u_ber
    Verfassungsartikel "Zukunft mit Komplementärmedizin" ab Forsch Komplementmed 2009, doi
    10.1159/000203073.
    Traduction : Médecine complémentaire dans les processus politiques, la population suisse vote pour un article
    constitutionnel « L’avenir avec la médecine complémentaire ».
    http://www.ayurveda-association.eu/files/swiss_referendum_on_cam_forschkomplementmed_2009.pdf