HSF-Bénin, d’hier à aujourd’hui

Pays phare de la mission d’HSF-France en Afrique de l’Ouest
le Bénin mérite bien que l’on se penche quelques instants sur son
parcours après 18 ans de partage d’un idéal commun SANTE
POUR TOUS au moindre coût.

Premières étapes :

1991 : Rencontre à Montpellier de plus de 15 pays demandeurs
d’une ouverture sur la médecine homéopathique parce que non
toxique, peu couteuse, respectueuse de l’homme et de
l’environnement et qui serait à la portée des moins nantis.
Monsieur le professeur Amédomé du Togo, doyen de la Faculté
des sciences de la Santé de Lomé et Cotonou, et grand sage,
usant de son génie et de son charisme, se fera le porte parole en
Afrique de la médecine homéopathie. C’est lui qui vient à
Montpellier l’année suivante pour le même rassemblement.

1992 : La toute jeune docteur Gisèle Egounléty du Bénin a
conquis l’auditoire par sa présentation d’un projet de ramassage
des ordures à Porto Novo. Engagée dans l’accès aux soins pour
tous et l’autonomie par l’étude des vertus thérapeutiques des
plantes africaines, elle se lance rapidement dans la mise en
application de l’homéopathie après une première formation d’une
semaine.

1993 : Elle-même conquise par les résultats obtenus, HSF rend
possible un voyage en France lui permettant de venir présenter
ses premiers résultats à la faculté de médecine de Paris, où se
tenait l’AG d’HSF. Un déplacement en Lorraine lui permet de
participer à la création de EPAB (Échange et partage avec le
Bénin) association qui veut soutenir un projet de lutte contre la
malnutrition et qui permettra, en lui assurant un salaire, de
soutenir jusqu’à maintenant encore, le travail très efficace d’une
auxiliaire de santé Jeanne Affo ; la mission de cette dernière est
d’aller de famille en famille plutôt nécessiteuses, de détecter les
cas de malnutrition et d’apporter des conseils nutritionnels et du
soutien. Après des années de ce travail Jeanne Affo a rejoint
maintenant le cursus d’enseignement de l’homéopathie ajoutant
ainsi un atout de plus à ses compétences.

1994 : De retour au pays, Gisèle constitue une équipe au nom de
laquelle elle adresse à HSF la demande d’un enseignement suivi
de l’Homéopathie.

Pour concrétiser ce projet HSF France décroche la première
bourse de la Fondation Pierre Schmitt grand homéopathe franco-
suisse qui venait de décéder en léguant sa fortune à
l’Homéopathie, puis la bourse Oscillococcinum décernée par Jean
Roy neveu de Joseph Roy l’inventeur du célèbre médicament.
Véritable engagement et apostolat : quelle femme en effet, aurait
quitté la maternité - comme l’a fait Gisèle - quelques heures après
la naissance de son enfant pour assurer la formation
d’homéopathie conjointement avec les formateurs HSF-France qui
étaient attendus ?

1995 : Ainsi, Gisèle se rendra en France encore une fois pour
faire une magnifique communication sur le cas de son propre fils
guéri d’une grave crise de palu pour lequel elle a refusé toute
thérapeutique allopathique, toute transfusion mais gardant
seulement China et ferrum ; le taux d’hémoglobine (qui traduit le
degré d’anémie) est passé de 7gr à 14 gr en 15 jours. « Le cœur et
la raison » était le thème du congrès homéopathique de Toulouse
où fut faite cette présentation.
Un tour de France des thérapeutes homéopathes lui a permis
d’apprendre complètement la fabrication du médicament, et de se
faire une idée personnelle sur « ce qui lui paraitrait la meilleure
pratique » pour le Bénin.

Il s’ensuit pour HSF un enchainement de formations à
l’homéopathie en pointillés, car trouver des formateurs
disponibles suffisamment longtemps pour partager des
consultations dans le contexte du pays et assurer une formation
PRATIQUE mainte et mainte fois demandée ne fut pas toujours
chose aisée ; par ailleurs Gisèle découvre aussi les obstacles
existant lorsqu’on se bat pour ce qui n’est pas reconnu et elle
pense qu’il faut viser la reconnaissance pour faire avancer
l’homéopathie dans le pays.

En 1999 HSF-Bénin est créée : l’association compte quelques
formateurs dont Gisèle Kiti, sage-femme, que l’on retrouvera
bientôt ; les autres apprenants, en fonction de leur lieu de travail,
se dispersent et se heurtent à la difficulté d’une pratique pour
laquelle le médicament artisanal est de moins en moins bien vu
dans le contexte politique.
HSF-Bénin a aussi un siège, au cœur de Sainte Rita quartier
pauvre de Cotonou.

Le docteur Gisèle Egounléty est aussi fortement impliquée dans la
création et le fonctionnement d’un hôpital traditionnel appliquant la
phytothérapie africaine.
Un nouveau souffle année 2004, celle des 20 ans d’HSF fêtés
au Zénith de Paris et qui a réuni plusieurs délégués des pays où
HSF-France intervient.

Dès lors des transformations apparaissent, des projets se
consolident, les voici :

1) Une sage-femme formatrice, Sylvie de Sygalony va assurer
par une présence prolongée cet enseignement pratique sur le
terrain, réclamée depuis toujours pour une meilleure illustration de
la théorie, ce que ne permettent pas des séjours trop courts et
trop espacés.
Deux cursus spécifiques aux sages-femmes se sont déroulés
successivement, après mission exploratoire, enseignement
théorique bien structuré avec des fiches, la fabrication du
médicament, d’une diluthèque d’urgence en salle d’accou-
chement, les candidates ont satisfait aux examens et réalisé un
mémoire ;

2) Création d’un 2me pôle d’enseignement à Porto Novo la
capitale administrative, sise à 30 km de Cotonou, atteignable par
un route fort encombrée, enseignement débuté à l’hôpital de cette
ville, il se poursuit actuellement dans d’excellentes conditions
grâce à l’hospitalité des docteurs Véronique et Lucien Dossou-
Gbété qui mettent à disposition les locaux de leur clinique tant
pour la théorie que pour la pratique ; 11 missions ont déjà été
effectuées à Porto Novo, en parallèle avec celles de Cotonou.

L’enseignement est mieux structuré depuis le travail accompli et
mis en place par monsieur Deguenon avec l’aide de la
commission « programme » (docteur Françoise Saint-Didier), avec la
décision de 2 missions par an ; comprenant obligatoirement des
consultations pédagogiques pour les élèves.

Des FMC (formations médicales continues) fort
appréciées pour le côté enseignement pratique se
mettent en place régulièrement, ouvertes aux anciens
et même à tous !

3) Un partenariat a été conclu entre HSF-Bénin et HSF-France
établissant clairement les engagements de chaque association. Il
est à signaler le renouvellement du bureau d’HSF-Bénin avec
nouvelle présidente depuis février 2010 : docteur Clothilde
Agboton Capochichi, pharmacienne.

4) L’Etude CHINA (recherche) a été menée en 2004-2005 avec le
concours des sages-femmes (spécialement Gisèle Kiti formatrice)
en partenariat avec l’Institut Boiron. Le responsable docteur Fred
Rérolle maintenant président d’HSF-France en parle ailleurs plus
longuement (p 12 à15)

5) Le centre ADO est un projet pilote de centre de santé, en plein
quartier défavorisé de Cotonou. Il a été mis en place de M.
Déguenon infirmier directeur du centre St Jean qui a failli prendre
une retraite bien méritée .HSF-France s’implique dans ce projet
pour le versant formation à l’homéopathie bien amorcée déjà par
Gisèle Kiti. Entièrement voulu et mis en place par des béninois, il
a toutes ses chances de réussir ce que nous lui souhaitons
chaleureusement.

6) Des pourparlers sont en cours déjà depuis longtemps avec les
universités du Bénin ; les chances d’aboutir ne sont pas encore
évidentes mais ce n’est pas ce qui intéresse le plus HSF-France
qui tache de suivre sa charte et ses engagements.

P.-S.

En conclusion : Engagez-vous à nos côtés, donnez de votre temps libre.
HSF a beaucoup de demandes qu’elle ne peut malheureusement
pas satisfaire !

Savez vous ce que disent de nous nos amis africains ?

« Nous sommes ceux qui ont des montres,
mais qui n’ont pas le temps »

Docteur Christine Arnoux