Homéopathie, médecine, science et ignorance, l’avis du Professeur Marc Henry

On ne présente plus ce savant génial [1], Professeur de Chimie à l’Université de Strasbourg et spécialiste de physique quantique des matériaux complexes donc en premier lieu… de l’eau. Il nous a fait un jour l’honneur de commenter longuement un de nos articles [2], la clarté et la profondeur de son propos devaient être relus par le plus grand nombre. Certes bien des membres de l’AIMSIB seront critiques face à certaines parties ce texte, qu’importe, les propos du Pr Henry n’appartiennent qu’à lui et ne sauraient représenter la ligne de pensée générale de l’AIMSIB. A quand une adhésion de ce scientifique exceptionnel à l’AIMSIB ? Bonne lecture.

Cet article a originellement été publié sur le site de l’AIMSIB (Association internationale pour une médecine scientifique indépendante et bienveillante). Pour le lire avec les photos & illustrations c’est ici


Je me permet d’intervenir dans ce débat à la demande expresse de Vincent Reliquet et puisque je vois mon nom cité à plusieurs reprises ça et là, cela me motive aussi un petit peu. Comme j’ai pris le soin d’expliquer ma position sur l’homéopathie dans un petit livret de 130 pages publié en mars 2019 aux éditions Natur’Eau Quant, [3] je vais être bref. Tout d’abord je trouve le texte du Dr Edouard Broussalian très juste et je partage son analyse à 99,9999%. Je trouve aussi que les commentaires sont pertinents et toujours formulés de manière claire et respectueuse du point de vue de chacun. En les lisant j’ai identifié quelques points où je peux apporter des éléments de réponse au titre de ma position d’enseignant-chercheur universitaire et donc fortement impliqué dans la recherche scientifique de haut niveau en chimie depuis près de 40 ans.

Point n°1 : La médecine est-elle une science ?

La réponse est ici un non franc et massif. La raison en est que la racine du mot science est le verbe latin « scire » qui signifie « savoir ». Donc, par définition même du mot, celui qui fait de la science cherche à savoir et à comprendre. Au scientifique, on peut opposer l’ignorant qui est celui qui pour des tas de raisons qui importent peu ici ne veut pas savoir. De manière assez paradoxale, les deux personnages utilisent les mêmes mathématiques, le scientifique pour formuler des modèles théoriques qui permettent de prévoir le futur avec une marge d’incertitude la plus faible possible, l’ignorant pour obtenir des probabilités en l’absence de toute considération théorique. Si la probabilité s’approche de 100%, l’ignorant pense alors qu’il s’agit nécessairement d’un bon choix.

On reconnaît donc un ignorant par son outil de prédilection qui est le raisonnement statistique appliqué hors de toute conception théorique.

Maintenant privons la médecine moderne de l’outil statistique qui est l’outil de l’ignorance, que reste-t-il ? Pas grand chose… Privons l’homéopathie de l’outil statistique, que reste-t-il ? Cela ne change quasiment rien. Car l’homéopathie c’est avant tout du savoir acquis par l’expérience. Cela met clairement en valeur le caractère foncièrement scientifique de l’homéopathie. Car si tel n’était pas le cas, moi, scientifique aguerri aux méthodes scientifiques, je ne prendrais même pas la peine de la défendre.

L’homéopathie, comme toutes les sciences, est donc née dans un contexte empirique avec un cadre théorique rudimentaire forgé à la lumière d’observations plus que deux fois millénaires. Hahnemann, n’a bien sûr rien inventé car les faits étaient tous là en 1796 accumulés depuis l’antiquité dans une multitude d’ouvrages écrits dans une multitude de langues différentes. Il a donc juste posé un cadre de pensée synthétique (son « organon » écrit à l’origine dans une langue UNIQUE).

Cela permettait à Hahnemann de SAVOIR, sans faire appel aux statistiques, quel médicament UNIQUE prescrire en vue de soigner des malades. J’insiste bien sur le terme UNIQUE car c’est ici que l’homéopathie révèle son caractère scientifique. Prescrire plusieurs remèdes à prendre simultanément pour un même malade est déjà un aveu d’ignorance et d’échec de la part du médecin.

Mais, il convient de rester humble car si le savoir est du domaine de la science, la réussite (en médecine la guérison) est entièrement du domaine de l’art, car l’être humain (aussi bien que le médecin que son malade) n’est pas une machine. Donc au risque de paraître un peu vieux jeu, la médecine est pour ce qui me concerne avant tout un art de guérir impliquant des êtres humains et ne pourra donc jamais être une science, car il est impossible de trouver sur cette planète deux êtres humains semblables en tous points, l’un pouvant servir de contrôle par rapport à l’autre qui fera l’objet d’expérimentation. Pour éviter cette réalité incontournable, la médecine moderne utilise alors l’outil de l’ignorance : les statistiques.

L’erreur fatale est ici de croire que l’outil statistique va transformer l’art en science, alors qu’en ajoutant de l’ignorance à de l’ignorance on reste toujours aussi ignorant.

Tous les médecins sont donc à la base des artistes, certains étant de véritables virtuoses et d’autres d’incorrigibles patauds. Je pense très sincèrement que la crise actuelle que traverse le monde médical est liée à cette croyance erronée que la médecine puisse être de nature scientifique. Car la science sait et en cas d’échec on a le droit d’exiger des comptes. L’artiste lui improvise et en cas d’échec, personne n’est en droit de le critiquer, car lui au moins il a essayé.

Point n°2 : Quid de la biologie ?

Si la médecine ne peut être une science, la biologie elle est de nature scientifique avec un cadre théorique très précis et performant qui est le concept de cellule vivante. C’est dans ce concept que réside sa force mais aussi sa faiblesse, car l’être humain est un assemblage de 37,2 milliers de milliards de cellules, auxquelles il convient de rajouter 38,0 milliers de milliards de bactéries selon une estimation récente de 2016.

Car si la biologie sait beaucoup de choses sur ce qui se passe à l’intérieur d’une cellule UNIQUE, elle ne sait quasiment rien sur ce qui se passe entre deux cellules et encore moins entre des milliers de milliards de cellules.

Le piège est ici de croire qu’en comprenant comment fonctionne une seule UNIQUE, on pourra savoir comment se comporte un tissu ou un organe. Des outils théoriques très exigeants sur le plan intellectuel sont ici disponibles mais bien peu de biologistes les utilisent, la plupart préférant se rabattre encore une fois sur l’outil de l’ignorance qui ne demande aucun effort.

Point n°3 : L’intrusion du raisonnement quantique

On voit apparaître çà et là le mot magique « quantique » sans bien comprendre ce qu’il signifie vraiment. Pour des médecins, cela signifie que dès que l’on observe au moyen de scalpels, de rayons divers voire de vibrations, on perturbe.

Autrement dit, on ne voit jamais la réalité telle qu’elle est, mais toujours la réalité perturbée par l’acte d’observation. Ne pas avoir conscience de cette réalité quantique en biologie peut conduire à élaborer des conceptions théoriques totalement déconnectés de la réalité.

Si d’aventure ces considérations théoriques biaisées par l’observation aboutissent à formuler des médicaments pour soigner des êtres vivants, on peut s’attendre à des échecs cuisants. Ici on ne peut que s’incliner devant l’incroyable sagesse des homéopathes, qui par leurs questions nombreuses et variées pour avoir la TOTALITÉ des symptômes font en sorte que la perturbation induite sur le malade est ramenée à son strict minimum physique. Plus la question est anodine et sans rapport avec l’état de santé, moins on perturbe le malade et par voie de conséquence plus la réponse obtenue sera significative et révélatrice du vrai malaise responsable des symptômes. C’est ici que l’homéopathie révèle sa vraie nature quantique et que réside bien sûr son apparente extraordinaire efficacité, à condition bien sûr que l’entretien avec le malade soit fait dans les règles de l’art et en prenant tout son temps.

Point n°4 : Homéopathie et mécanique quantique

Certains prétendent que les remèdes homéopathiques sont élaborés en contradiction flagrante avec les lois de la physique et de la chimie. Je tiens ici à préciser que les seules lois qui sont violées sont celles du cadre de pensée purement matérialiste.

Dès que l’on prend en compte la dualité incontournable matière/vibration, on peut mettre l’information de guérison sur la vibration (le champ quantique) dès qu’il n’y a plus de matière active.

L’eau joue ici un rôle crucial pour véhiculer des informations codées sur ce que l’on appelle des « domaines de cohérences » où matière et vibrations forment un tout quantique. Je renvoie les personnes intéressées à mes ouvrages [4]. Le point clé ici est d’admettre comme nous l’indique la physique moderne, via la théorie quantique des champs ou bien la relativité générale que matière et vide sont les deux faces d’une même réalité et que c’est l’aspect vibratoire qui unit les deux.

Des expériences récentes sur des remèdes homéopathiques (projet DYNHOM piloté par Michel van Wassenhoven) ont démontré qu’il y avait toujours de la matière autre que l’eau dans un remède homéopathique, même pour une très haute dilution (30 CH). Les expériences de Luc Montagnier ont démontré que l’eau peut sous l’action du champ magnétique terrestre émettre des signaux électromagnétiques basse fréquence aptes à coder de manière totalement immatérielle une molécule aussi complexe que l’ADN.

Il apparaît de plus en plus que le remède homéopathique est autre chose que de l’eau ou du sucre et que l’on dispose des outils théoriques et expérimentaux pour y voir plus clair. Encore faut-il pour cela disposer des budgets nécessaires pour financer des recherches de pointes. C’est ici que l’on comprend que les premiers responsables des attaques actuelles contre l’homéopathie sont les laboratoires qui fabriquent et commercialisent des remèdes homéopathiques sans investir un seul centime dans la recherche fondamentale.

Car, si l’on lit entre les lignes, ce qui est pointé du doigt dans le rapport de la HAS ce n’est pas l’inefficacité de l’homéopathie en soi mais le manque cruel de recherche fondamentale en homéopathie PAR RAPPORT aux sommes qu’engagent les laboratoires pharmaceutiques qui investissent en moyenne 10% de leur budget en recherches.

Si les industriels de l’homéopathie avaient vraiment confiance dans les remèdes qu’ils commercialisent, ils mettraient tout en œuvre pour chercher à comprendre comment fonctionne leur remède. Or, investir en recherche fondamentale nécessite un certain courage et surtout une foi indestructible que l’on cherche dans la bonne direction. Encaisser des bénéfices substantiels sans réinvestir en recherche traduit en fait une peur viscérale que le verdict de la science soit négatif, d’où un doute qui peut être exploité à outrance par les laboratoires pharmaceutiques, et d’où la décision très peureuse de la HAS.

Ce qui tue aujourd’hui l’homéopathie, c’est cette peur ridicule d’être ridicule qui empoisonne tout.

Que valent les quolibets et les ricanements lorsqu’on sait que depuis plus de 200 ans, l’homéopathie a fait ses preuves sur le terrain ? Ce qui me rassure, c’est que si l’homéopathie est sur le point de disparaître en France, elle se porte comme un charme en Inde.

Point n°5 : La théorie des radicaux libres

j’ai été aussi à une époque séduit par l’hypothèse des radicaux libres et étant spécialiste de résonance paramagnétique électronique (RPE) j’ai bien sûr cherché à savoir si la succussion pouvait faire apparaître des radicaux.

Toutes les expériences menées ont toutes conclues à l’absence de radicaux libres, y compris en présence de piégeurs de spin qui peuvent piéger des espèces même très fugaces.

J’ai donc abandonné cette piste intéressante mais non confirmée par une technique réputée pour sa sensibilité extrême.

Conclusion

Voilà, j’espère avoir apporté quelques éléments d’éclairage pour redonner confiance aux homéopathes dans le combat qui se profile pour les années à venir. Mon message est que l’heure n’est pas au doute mais au courage.

Quoiqu’en disent ses détracteurs, la science ne pourra jamais être utilisée pour détruire cette magnifique médecine. Par contre ce que la science ne peut pas faire, l’ignorance peut le faire et c’est précisément ce qui se passe aujourd’hui.

Si l’on vous parle « matière » rétorquez en parlant « rayonnement ». Si l’on vous dit « evidence-based medicine », rétorquez que cette science date de 1990, alors que l’homéopathie remontre à 1796 et que la science ne peut jamais rien démontrer. La seule chose que peut faire la science, c’est invalider des modèles théoriques trop étriqués afin de proposer de meilleurs modèles théoriques plus généraux. Le modèle théorique sous-jacent à l’homéopathie s’enracinant dans la physique quantique des champs, le risque qu’il soit invalidé est très faible. Faites pression sur les industriels pour qu’ils investissent enfin massivement en recherche fondamentale sur l’homéopathie. Bref osez être ce que vous êtes, pleinement et entièrement, et surtout ne vous posez pas en victimes d’un système injuste.

Le système n’est ni juste, ni injuste, il est simplement piloté par des êtres humains qui jouent bien souvent la carte de l’ignorance et non celle du savoir.

Car il est beaucoup plus facile et nettement plus confortable d’être ignorant que savant.

Pr Marc Henry