Nomade j’étais

Dans Un désir d’Orient, son livre précédent, Edmonde Charles-Roux abandonnait la Genevoise Isabelle Eberhardt aux portes de l’Afrique, en 1899. Cet esprit nomade, qui méprisait les conventions et s’habillait en homme, cette déracinée qui ne vivait bien que dans l’errance, rêvait de s’embarquer pour le Sahara. Il aura fallu six longues années de travail à Edmonde Charles-Roux pour organiser le départ de son héroïne et nous proposer le deuxième volume de sa biographie, qui couvre les années africaines d’Isabelle. Une période intense, riche en rebondissements, durant laquelle Isabelle effectue des aller et retour entre l’Afrique et l’Europe, vit des passions tumultueuses, manque de se faire assassiner avant de se faire interdire de séjour en Algérie.

Malgré les événements, Isabelle ne cesse d’écrire. Elle qui rêve de devenir écrivain, n’aura pas le temps de finir l’unique roman qu’elle a commencé. Mais il nous reste en revanche des récits de voyage, et son journal. Grâce à ces longues années de cohabitation avec la jeune aventurière, Edmonde Charles-Roux a décrypté le moindre de ses écrits et nous raconte cette vie romanesque sans omettre le plus petit événement. Isabelle meurt, à vingt-sept ans, lors de la catastrophe d’Aïn Sefra, qui voit la rivière déborder et engloutir la ville. Auprès d’elle on retrouvera deux manuscrits aux titres prophétiques : Le paradis des eaux et Que c’est simple de mourir.

586 pages ; Grasset ; Grasset (février 1995) ; 25€
ISBN-13 : 978-2246473619